Page:Ivoi - Le Message du Mikado.djvu/37

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Ainsi il voyait parfaitement chez ses voisins. Il marqua un geste mécontent.

— Allons bon, cette Véronique est là. Est-ce qu’elle va y passer son après-midi !

Comme pour répondre à son exclamation, un maître d’hôtel pénétra dans la pièce où se tenait la pseudo-fille de chambre, et à travers le léger obstacle le séparant des causeurs, l’agent perçut ces répliques :

— Mademoiselle Véronique, vos nouveaux maîtres ont oublié de donner des ordres pour vos repas. Alors, si vous le voulez bien, vous déjeunerez encore une fois avec le personnel.

— Très volontiers, monsieur Édouard. Ce me sera une occasion de remercier nos camarades de leurs bons procédés à mon égard.

— Trop aimable, alors vous descendez, on se met à table.

— Je vous suis.

Midoulet se frotta les mains. Les circonstances étaient pour lui. Durant un laps de temps appréciable, l’appartement du général Uko serait désert. Il aurait le temps de perquisitionner et de s’emparer du pantalon mystérieux.

Véronique sortit avec le maître d’hôtel.

Sans perdre une minute, l’agent dévissa les pattes, maintenant la porte de communication ; la voie libre désormais, il courut à sa valise, s’affubla d’une perruque noire, se grima en un tour de main, puis d’un pas délibéré se glissa chez ses voisins.

Armoires, malles, valises furent fouillées méticuleusement. Un rossignol passe-partout, manié avec une dextérité qu’eût enviée maint cambrioleur, permettait à Célestin Midoulet de se rire des serrures les plus compliquées.

Mais, hélas ! son habileté s’exerça en pure perte.

Aucune trace du pantalon gris de fer décrit par M. Arakiri. Sans doute, le général avait des vêtements analogues, mais nul ne répondait au signalement.

À mesure que se prolongeait l’infructueuse perquisition, l’agent s’énervait.