Page:Ivoi - Le Message du Mikado.djvu/374

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dans le couloir, entrait dans la salle où les voyageurs étaient réunis, et avec les marques du plus profond respect, psalmodiait :

— Son Excellence, le comte Piffenberg, consul général d’Autriche-Hongrie, apprenant que des étrangers de distinction sont dans la ville, m’a envoyé vers eux. Il les prie de me suivre, car il tient à leur marquer ses sentiments par une garden-party, avec, essais d’un aéroplane nouveau modèle, collation, jeux, etc.

Ceux à qui s’adressait cette invitation originale s’entre-regardèrent.

Après tout, l’attention leur apparaissait délicate. De plus, ils n’avaient aucune raison valable pour décliner un appel courtois. Enfin, ils se proposaient de ne poursuivre leur route que le lendemain, pour gagner Karta, le petit port mollement couché à l’extrême pointe septentrionale du golfe Persique, à la suite d’une dépêche chiffrée qui en avait apporté l’ordre à l’ambassadeur extraordinaire, si complètement ignorant du but de sa mission.

Ils acceptèrent donc et, emboîtant le pas à Frantz, ils se mirent en marche vers le consulat austro-hongrois, tandis que les bâtonnistes se ruant sur la foule, en avant d’eux, leur ouvraient un large passage en distribuant à tort et à travers, des horions frénétiques.