Page:Ivoi - Le Message du Mikado.djvu/39

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— Oh ! oh ! grommela Midoulet, il parait que l’on en a pour une somme sur la conscience.

Puis avec un sourire :

— Tant mieux. Cela te démontre la nécessité de plier et me dispense de tout préambule. Es-tu disposée à obéir ?

Pierre affirma de tout son être.

— Parfait ! En ce cas, nous serons bons amis, je ne me souviendrai pas de ce que je sais sur ton compte.

La camériste travestie respira. Cet inconnu, évidemment attaché à la police, semblait décidé à l’épargner. Qu’exigeait-il en échange ?

La curiosité lui donna la force de questionner.

— Que faut-il faire ?

Ce qui lui valut un geste d’approbation de son interlocuteur.

— À la bonne heure, mon enfant ; vous êtes une personne sensée. Ce qu’il faut faire ? Bien simple. Demeurer tranquillement au service de Mlle Sika, après m’avoir donné un renseignement dont j’ai besoin.

Ouf ! Ce policier était un homme pondéré, modéré dans ses exigences.

Dans sa joie, Véronique murmura :

— Tous les renseignements qu’il vous plaira.

— Eh bien, ma chère, je vais droit au but. Ce matin, le général et sa fille sont sortis.

— C’est vrai.

— Où sont-ils allés ?

— Je l’ignore ; mais si cela vous intéresse, je tâcherai de le savoir.

Midoulet plaisanta :

— Inutile, je le sais.

Puis sans prêter attention à l’ahurissement peint sur les traits de son interlocutrice :

— Ils sont revenus avec un paquet…

— Ah ! s’exclama Pierre, enchanté de pouvoir affirmer quelque chose. Un paquet, parfaitement… l’enjeu d’un pari énorme, que le général regrette bien de s’être laissé entraîner à engager.

— Un pari ?