Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/121

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avancement se traduira pour elle par de somptueux cadeaux.

— Vraiment ! Ce brave Hermann…

— Oh ! gentleman, la perle des maris… On peut dire la perle… Car il y a trois jours encore, il lui a offert un collier de perles, des vraies, achetées chez Woltaley, de la Première Avenue.

— C’était une fête, un anniversaire ?

— Vous n’y êtes pas… Le lendemain, Mr. Hermann devait être de service toute la nuit à la grande réception de Coram Dirk, le neveu du milliardaire Carnegie.

— Eh bien ! je ne vois pas le rapport, murmura le jeune homme étouffant, par un effort surhumain, le cri de triomphe prêt à jaillir de ses lèvres.

Ce collier de perles, cette soirée de Coram Dirk… La seconde avait dû payer le premier. Un agent de police n’a pas les moyens de solder une fantaisie aussi coûteuse qu’un collier de perles…

Parfaitement. Tout devenait clair. Hermann avait touché la forte somme.

Il avait aussitôt acheté un bijou pour sa femme, certain que, s’il était soupçonné plus tard, on le surveillerait après la réception, sans s’inquiéter de ce qu’il aurait dépensé avant.

Adroit, cet Hermann. Mais il n’avait pas compté avec cet imprévu redoutable… les commérages de sa concierge.

Or, il saurait la venue de Dick Fann. Il prendrait peur. Il préviendrait l’homme qui l’avait payé. En observant ses mouvements, Dick arriverait jusqu’à l’ennemi des sorties de bal. Et, connaissant ce dernier, il comprendrait sans doute quelle chose précieuse l’individu cherchait dans l’ourlet des vêtements.

— Un prix fou, ce collier… deux mille cinq cents francs, gentleman, j’ai vu la facture. Mr. Hermann ne s’en serait pas vanté, mais Mrs. Elsie est fière d’être choyée comme cela… C’est elle qui m’a montré l’acquit de la maison.

— Deux mille cinq cents francs, nota Dick, à part lui… Il y avait donc un intérêt de premier ordre à taillader l’étoffe gris brouillard printanier ?

Mrs. Adelphi allait toujours.

— Un cadeau pareil pour qu’Elsie ne se fâchât pas de ce que son époux eût accepté un service devant le