Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/131

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La jeune femme avait écrit docilement.

Lorsqu’il l’avait aperçue dans le petit salon de Mrs. Doles, Dick Fann l’avait bien jugée. Intelligente et énergique, elle obéissait au détective qu’elle comprenait être sur la piste du criminel. Et quand il ajouta :

— Veuillez dater de demain… Je consulterai l’indicateur. La missive ne sera remise à sa destinataire que dans l’après-midi. Assez tôt pourtant pour que Mérédith puisse vous être expédiée par le chemin de fer, le soir même.

— Alors, l’adresse ?

— À Mrs. veuve Tolham, Stone-Hill-Castle.

— La voici.

De son écriture décidée, la jeune femme traça la suscription, puis tendant à Dick Fann feuille et enveloppe :

— Vous me répondez de cette Mathiesel que vous me faites placer chez mon amie ?

Il se prit à rire.

— Oh ! complètement. Comme de moi-même.

— J’insiste néanmoins. Vous concevez que je serais désolée d’attirer le moindre ennui à une amie d’un caractère peut-être original, mais d’un cœur admirable.

— Je le conçois. Et je vous répète : je réponds de Mathiesel comme de moi-même. Seulement, vous le comprendrez de votre côté : pour prendre le misérable qui a si terriblement opéré ce soir chez vous, il faut que j’aie dans la place une personne dont je sois sûr.

Elle frissonna :

— Vous pensez donc que ce… que cet individu pénétrera chez Mrs. Tolham ?

— J’en suis certain. Je vous sais capable de garder un secret. Et pour vous démontrer que j’ai entière confiance en votre discrétion, j’ajouterai que l’assassin ira chez Mrs. Tolham, parce que ce qu’il cherche est inscrit sur la soie blanche du quatrième manteau.

Elle le considéra avec surprise.

— Comment le savez-vous ?

— Un simple raisonnement vous convaincra. S’il avait trouvé dans les manteaux de miss Marily ou de Mrs. Doles, il n’eût pas risqué son expédition chez vous, et votre femme de chambre vivrait encore.

— Je l’admets… Mais rien ne prouve que cette fois il n’ait pas réussi.