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CHAPITRE III

Stone-Hill-Castle


À quatre kilomètres de la ville maritime et balnéaire de New-Haven, se trouve la vaste propriété de Stone-Hill, appelé ainsi, son nom l’indique, parce que l’habitation est sise sur une colline pierreuse dominant une grande étendue de jardins, prés, bois et champs cultivés.

La maison a un aspect de forteresse. Et, de fait, c’en est une. Elle fut édifiée vers 1740 par un sir Ellys Randolph, émigré du comté de Fife (Angleterre).

À cette époque, les luttes entre les colons et les Indiens étaient dans toute leur violence. Les Peaux-Rouges attaquaient volontiers les fermes, maisons, bourgades, scalpant les hommes, emmenant les femmes et les enfants en esclavage.

Sir Ellys Randolph avait donc très raisonnablement édifié sa résidence ainsi qu’une forteresse.

C’était un vaste quadrilatère de schiste gris, aux murailles épaisses, dont les fenêtres les plus basses dominaient le sol de plus de six mètres. Un fossé profond entourait ce redoutable blockhaus, rendant presque impossible un assaut. Sur le fossé, un pont-levis, que l’on manœuvrait chaque soir, venait obturer de son plancher aux poutrelles de fer la porte accédant, par un vestibule voûté, à la cour réservée au centre du quadrilatère de maçonnerie.