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CHAPITRE III

La Route de glace


Trois jours plus tard, Fleuriane et ses amis quittaient Port-Clarence, laissant, dans le petit cimetière de la triste cité, la dépouille de la malheureuse créature qui avait été victime d’une inexorable fatalité.

Mû par une curiosité scientifique des plus respectables, le docteur Dody avait obtenu de pratiquer l’autopsie de la défunte avant la cérémonie funèbre. Hélas ! la terrible exploration du corps n’avait point révélé le mot de l’énigme. L’estomac, les viscères étaient criblés de petits trous, dont les lèvres semblaient avoir subi l’action du feu.

On eût cru voir une série de brûlures perforantes, à tel point que le praticien avait ainsi résumé ses observations :

— On dirait que la pauvre dame a absorbé des poussières enflammées !

Dick Fann, qui attendait impatiemment le verdict du médecin, s’était rembruni devant cet aveu d’impuissance.

Depuis, il demeurait de longues heures sans parler, sa face contractée disant l’effort de la pensée, des regards rapides se posant sur Fleuriane, sur M. Defrance, trahissant une angoisse inexprimée.

Il avait hâté de tout son pouvoir les préparatifs du départ.

Et, ce jour-là, il semblait plus gai.

— Le patron a l’air enchanté de sortir d’ici, avait remarqué Jean Brot, qui avait ajouté aussitôt : Sûr