Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/308

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Alors, affolé, ne voyant plus nettement qu’une chose : sa volonté de sauver sa fille à tout prix, le trusteur balbutia d’une voix étranglée :

— Donnez le papier, je signerai… mais que Fleuriane vive !

Le criminel lui tendit un stylographe, plaça le papier devant lui, le soutint afin de lui permettre d’écrire plus facilement. Puis, après s’être assuré que son prisonnier avait tracé lisiblement son paraphe connu, il le laissa retomber sur sa couche et se dirigea vers la porte.

— Je vais mettre ce joli contrat en sûreté. Ayez patience, je reviendrai dans une heure.

D’un ton d’indicible ironie, il conclut :

— Et maintenant que nous sommes alliés, vous verrez que je sais soigner mes amis aussi tendrement que je sais cruellement punir mes ennemis.

Il sortit. La porte se referma sur lui. Dans la cabane régna le silence ; Fleuriane demeurait inanimée, le corps soutenu par les cordes qui l’attachaient au poteau, et son père la regardait, blême, les cheveux mouillés d’une sueur d’angoisse, les yeux agrandis par une inexprimable épouvante.