Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/31

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Soudain, il sursauta. Le chiromancien s’était redressé brusquement, disant d’un ton surpris :

— Étrange !… Étrange !…

— Quoi donc ? questionna Larmette, qui couvrit son interlocuteur d’un regard aigu.

— Oh ! une coïncidence véritablement curieuse. Voici la première fois que je rencontre pareille concordance.

— Mais encore ?

— Le vol dont vous avez été victimes doit vous conduire tous trois à la fortune ou au bonheur.

Mais arrêtant les exclamations de ses auditeurs, il se pencha de nouveau sur les mains qu’il maintenait sur la table.

— Un instant… Vous avez environ quarante ans, monsieur Larmette ?

Une indécision flotta sur le visage du joaillier, mais cela n’eut que la durée de l’éclair. Le négociant répondit :

— Quarante et un.

— Bien. Vous avez récemment fait un long voyage ?

Nouvelle indécision, plus marquée cette fois. Puis, nouvelle réplique :

— En effet une tournée mondiale pour l’établissement de correspondants, tournée qui m’a fatigué…

— Et cependant, vous allez entreprendre un autre voyage.

Une stupeur se peignit dans les yeux de Larmette.

— Est-ce vrai ? insista le liseur de lignes.

Son interlocuteur prit un ton jovial.

— Parbleu ! ce n’est pas un mystère. Un peu surmené par le travail, j’ai voulu réagir contre une neurasthénie menaçante, en me retrempant par la saine fatigue sportive, et je me suis fait inscrire dans la course automobile Matin-New-York-Alaska-Paris. Si j’avais su que des cambrioleurs… Certes, je n’aurais pas signé…

— Et vous auriez eu tort.

— Tort ?

— Votre main, celle de ces messieurs le disent. Et la nature, en inscrivant l’avenir, ne se trompe pas. Sur toutes trois, je lis : double voyage, personnel chez vous, par procuration chez ces messieurs.

Il désignait Mohler et Roflay dont l’attitude exprimait un malaise stupéfait.

— Un accident grave, le vol dans l’espèce, est indi-