Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/417

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Et rapidement, comme s’il craignait de perdre une seconde :

— L’agent de Larmette est venu ici ?

— Oui, répliquèrent les voyageurs, sans deviner le but de la question.

— S’est-il promené dans la clairière ?

— Oui. Il ramassait le radium, alors que nous, avec ces pelles que vous voyez, nous soulevions les plaques de gazon.

Sans un mot de plus, Dick courut auprès des mottes retournées un instant plus tôt par Fleuriane et son père. Il s’agenouilla sur le sol, se pencha, eut un murmure joyeux, et, à l’aide d’une petite règle graduée qu’il tira de sa poche, il prit diverses mesures.

Après quoi, il se releva, revint à ses amis, leur étreignit nerveusement les mains et s’élança sous le couvert où il disparut. Un mot leur parvint encore :

— Adieu !

Quelques craquements de branches, puis plus rien.

Le ronronnement du moteur, tout à l’heure signalé par Dick, se faisait plus puissant. L’automobile approchait rapidement.

Avec un bruit assourdissant, la Botera fit irruption dans la clairière de Nicolas Slavarède. Larmette avait repris sa place à la direction. Quant à son complice, il avait dû rester à la carrière.

— Allons, montez, ordonna le joaillier d’une voix joviale, et en route !

Il se tut, des ombres nombreuses avaient jailli de l’épaisseur du bois, formant un cercle menaçant autour du véhicule et des trois personnages.

— Qu’est-ce ?

L’un des nouveaux venus s’approcha.

— Au nom du tsar et de la sainte Russie, je vous arrête comme les voleurs de radium que, depuis plusieurs mois, les polices du globe recherchent vainement.

Un éclat de rire sonna dans la clairière. C’était le joaillier qui s’adonnait à cette hilarité.

— Par ma foi, s’exclama-t-il enfin, on ne saurait demander à un fiancé très épris de dénoncer sa chère aimée et son père ; mais de là à être englobé dans une accusation infamante, il y a un abîme. Je me taisais par amour… je parlerai par honneur.

Et, tirant un portefeuille, il en sortit un papier qu’il tendit au policier.

— Voici qui prouve ma parfaite innocence. C’est l’aveu signé par le voleur, M. Defrance, ici présent.