Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/422

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roussâtres étaient demeurés engagés entre les ardillons de fer. Cette vue ramena un sourire sur les traits du détective.

— Cheval bai, fit-il.

« Quelle direction, maintenant ?

Cela ne fut pas difficile à déterminer. Le sentier du pont se terminait à l’abri naguère occupé par le quadrupède, dont les traces se dessinaient nettement dans l’herbe de la prairie longeant le pied du coteau exploité par les carriers. Dick prit le même chemin. Cent mètres plus loin, une sente sablonneuse se coulait entre les arbustes garnissant la pente. Les pas du cheval avaient marqué leur forme dans le sol meuble.

Vingt minutes après, le jeune homme atteignait la crête que le chemin traversait diagonalement, conduisant à un lacet descendant la pente opposée et serpentant à travers la campagne.

De son poste élevé, Dick dominait une étendue de plusieurs verstes. Le sentier aboutissait à une large route, dont la direction fut un trait de lumière pour le policier.

— La route de Tcherk-Zovo et du faubourg de Préobrajensky… L’homme va rentrer à Moscou par la barrière de Préobrajensky et la gare de Kazan… Vite, vite, il s’agit d’arriver a la barrière avant lui.

Courant. Dick Fann revint sur ses pas, dévala le chemin sablonneux, passa près de l’écurie, retraversa le pont, et bientôt rejoignit Jean Brot, que son absence prolongée commençait à inquiéter.

Sans donner au gamin le temps de l’interroger, il sauta auprès de lui, lui prit le volant des mains, et, mettant l’auto en pleine vitesse, il prononça ces seules paroles :

— Il s’agit d’arriver les premiers… Nous avons deux fois plus de chemin à parcourir.

Par bonheur, la nuit, les routes sont libres. Dick put maintenir une allure vertigineuse, contourner la partie nord-est de Moscou et, par les jardins de Lakolinsky et Rosten, la route longeant la rivière Rylenka et le pont Pokrovsky, atteindre le faubourg de Préobrajensky.

À cent mètres de la barrière, il stoppa, tira un carnet de sa poche, traça rapidement quelques mots sur un feuillet, le détacha et le remit au gamin, ahuri de toutes ces manœuvres, incompréhensibles pour lui.

— À huit heures, du matin, tu te rendras à l’Institut