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Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/446

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Le brave homme eût été bien surpris s’il avait soupçonné à quelles occupations se livraient ses suppléants, durant l’intervalle compris entre deux rondes.

Ils passaient leur temps à la cave encombrée, non de futailles et de poudreux flacons, mais de résidus de toute espèce, emballages hors d’usage, cartons, machines hors de service et aussi de planches, lattes, destinées aux réparations ou expéditions.

Là, les deux pseudo-ouvriers avaient étudié le mur mitoyen entre l’usine et la maison du radium.

Ce fut un jeu de desceller quelques pierres et de pratiquer ainsi une ouverture permettant l’accès des caves du pavillon occupé par Muller.

Durant le jour, des bois amoncelés masquaient l’ouverture.

Profitant des absences du complice de Larmette, ils parcoururent toute la maison, découvrirent la salle du radium, les armoires renfermant la précieuse substance.

Une seule chose avait échappé à leurs investigations : le mode de fermeture à distance de la porte et des volets de la chambre radiante.

Cependant, l’épais capitonnage des clôtures avait inquiété Dick.

Le jeune homme s’était rendu compte que, ces plaques épaisses fermées, la chambre serait totalement sourde, c’est-à-dire qu’elle ne laisserait filtrer au dehors aucun bruit.

Or, quand on dispose ainsi une fermeture, on en peut déduire que l’on caresse l’intention de s’en servir contre quelqu’un.

Et Dick, d’accord avec Jean, s’occupa de créer une issue, permettant de sortir de la salle, alors même que porte et fenêtres seraient obturées.

Une trappe, découpée dans le plancher et cachée sous le tapis qui le recouvrait, fit l’affaire.

De cette façon, le soir où Larmette, installé au rez-de-chaussée de la maison située de l’autre côté de la rue, attendait l’apparition de l’ennemi qu’il destinait à l’atroce torture du radium, Jean, sans pouvoir être vu, se glissa dans la villa par le passage de la cave.

Alors, seulement, Dick gagna la rue, pénétra dans la maison, se laissa surprendre par les criminels.

Ceux-ci s’étant éloignés, Jean, qui, dissimulé derrière une porte, n’avait pas perdu un seul mot de leur conversation, manœuvra la trappe du plancher. Dick se glissa hors de la pièce radiante. Tous deux,