Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/98

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Ces divers soins pris, Dick Fann s’enfonça dans le dédale de ruelles avoisinant Hudson-River. Dans une maison, il disparut durant une demi-heure environ. Il en ressortit, débarrassé de son grime, ayant repris son apparence naturelle.

Pourquoi cela ? Par raisonnement. Certain d’avoir été reconnu par Larmette, il lui apparaissait bon, afin de rassurer quelque peu son adversaire, de se montrer au grand jour.

Donner confiance à un ennemi, n’est-ce point l’un des plus sûrs moyens de le conduire à sa perte ?

Et pénétré de ce raisonnement, Dick regagna, à l’allure molle d’un flâneur, les constructions de l’Automobile-Palace où se tenait le banquet triomphal des automobilistes.

Dans la foule en délire, il se glissa, se faufila, employant tout à tour l’éloquence des coudes et des phrases polies. Ainsi il parvint aux premiers rangs. Il tenait à être aperçu par Larmette. Ses traits, popularisés par les revues illustrées mondiales, ne sauraient passer inaperçus. En dépit des préoccupations du moment, plusieurs agents de police, mêlés à la foule, s’étaient déjà désignés entre eux le nouveau venu.

Il ne sembla point les apercevoir, bien qu’il eût remarqué leurs gestes, leurs regards, et qu’il en eût ressenti une joie profonde. Signalée par les agents, sa présence serait, dès le soir même, annoncée par les grands quotidiens. Larmette ne l’ignorerait donc pas.