Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/113

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lante de la poussière d’or des étoiles, et pensif, il regagna sa chambre.

Sans doute, il n’y trouva pas le repos, car jusqu’au jour, une lumière brilla derrière les stores de ses fenêtres.

Le père veillait en songeant à son enfant.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

— Levée depuis une heure, j’ai vainement cherché dans le parc une fleur de bouton d’or, j’aurais voulu vous offrir cet emblème d’heureux voyage.

C’est ainsi que Lisbeth salua Gavrelotten qui déjà s’était installé dans le palanquin vert, auquel Rana avait rendu visite pendant la nuit.

Il était six heures du matin.

La cour de l’hacienda offrait le spectacle le plus animé.

Serviteurs, servantes se groupaient sur les marches, sur les terrasses, pour assister au départ d’Albin et de Niclauss, qui se rendaient chez les Battas pour conquérir la seconde fiancée, sans se douter, qu’en réalité, ils allaient subir la seconde épreuve des vertus du guerrier : le mépris des souffrances et de la mort.

Dans sa chaise bleue, Albin se prélassait seul.

Morlaix, debout à la portière, l’entretenait à voix basse :

— Je reste ici… la jeune Lisbeth semble prendre plaisir à ma conversation.

— Fat !

— Non pas… diplomate, voilà le mot juste. Je cherche une amitié dans le camp ennemi…

— Bon, par dévouement à moi, alors ?

— Tu l’as dit, Albin.

— Dévouement facile, car cette grassouillette personne paraît avoir un excellent caractère.

Morlaix haussa les épaules :

— Raille, je m’en fiche. C’est une éducation à refaire que celle de cette jeune fille. Le sens moral le plus oblitéré qui se puisse Imaginer. Elle ne paraît pas soupçonner l’indignité des projets de son père. C’est une affaire, et ce mot-là excuse tout à ses yeux.

Il s’interrompit en entendant Lisbeth exprimer, au-