Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/150

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Est-ce bien cela ? Le jeune homme n’en est pas bien sûr. Cependant, il affirme de la tête.

— Tu restes ici ? demande-t-il à Albin.

— Oui.

— Moi, je me promène un peu. Cette température d’étuve m’engourdit.

— À ton aise.

Sur ce, Morlaix sort. Il descend. Sûrement, Lisbeth ne pourra s’échapper de suite. Pour se donner une contenance, le domestique ami prend un journal, se renverse dans un fauteuil à bascule et semble s’absorber dans sa lecture.

Depuis quelques minutes, il était dans cette position, quand la venue d’un nouveau personnage attira son attention.

C’était un homme d’une soixantaine d’années, replet en son costume de toile blanche, la face large couronnée de cheveux blancs. Sur le nez, le visiteur portait de lourdes lunettes d’or.

Il arrêta un domestique.

— C’est bien de l’hôtel que l’on m’a envoyé chercher ?

— Oui, monsieur le docteur.

— Qui est malade ?

— Une voyageuse arrivée tout à l’heure. Je crois bien qu’elle a pris la mauvaise fièvre.

— Quelle chambre ?

— 12, aile droite.

Sur ce, les causeurs se séparèrent, le serviteur retournant à ses occupations, le disciple d’Esculape se dirigeant vers l’aile droite.

Deux choses venaient de frapper Morlaix.

D’abord, il avait compris le dialogue, bien que le hollandais lui fût inconnu. Cela, il se l’expliqua de suite en s’apercevant que le hollandais employé par les deux hommes était tout simplement de l’anglais, langue qui tend de plus en plus à devenir l’idiome universel dans tous les hôtels cosmopolites, créés à grands frais autour du globe.

Ensuite, à l’énoncé de la maladie d’une voyageuse inconnue, il songea soudain aux Américaines à voiles bleus, qu’Albin lui avait signalées lors de l’arrivée dans le port de Batavia.