venances (qui ne veulent pas qu’une demoiselle s’étale sur le plancher pour recevoir une visite) les forces suffisantes pour reprendre une attitude verticale.
— Mesdames, fit Oraï, je vous salue.
Elles s’inclinèrent sans répondre.
— Le Sultan de Djokjokarta et un Français vont se présenter devant vous.
— Sir Albin, lança étourdiment Mrs. Doodee.
Oraï sourit railleusement :
— C’est vrai, vous avez été présentés.
Et sans paraître remarquer la rougeur que ces dernières paroles avaient fait monter au front de la blonde petite Anglaise, il poursuivit :
— Cela simplifiera ma communication.
Puis lentement, ainsi qu’un homme désireux de faire pénétrer la conviction dans l’esprit de ses auditeurs :
— Vous vous appellerez Darnaïl devant le souverain.
— Darnaïl, pourquoi ?
— Parce que cela doit être ainsi.
— Et si je refuse, si je me révolte à la fin…
Eléna s’interrompit tout net. Oraï faisait jouer son kriss acéré dans son fourreau.
— Vous serez donc Darnaïl devant le Sultan, vous dépouillerez bien vite ce nom s’il vous laisse seule en présence de sir Albin.
— Pour reprendre mon doux patronymique : Eléna…
— Non.
— Non ?
— Celui-là, il le faut oublier pour quelque temps encore.
— Mais alors, que serai-je donc ?
— Vous serez miss Daalia.
— Un nom de fleur, il est joli.
— Fille de M. Gravelotte François, oncle de sir Albin.
— Sa cousine, en ce cas.
— Justement. Il vous dira peut-être qu’une personne, fauve autant que vous êtes blonde, lui a déjà été présentée sous ce nom.
— Présentée… Oh ! shocking !
— Oui, shocking, parce que cette jeune fille est