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CHAPITRE XI

LE VAPEUR MYSTÉRIEUX


— Où nous conduisez-vous, commandant ?

— À Chemulpo.

— Qu’est cela ?

— Un petit port de Corée, où j’ai ordre de rejoindre la canonnière Koeietz et le transport Soungari. De là sans doute, nous rallierons Port-Arthur.

— Port-Arthur, où aboutit une des branches du chemin de fer transsibérien, parfait. Nous pouvons par là gagner l’Europe et télégraphier à l’oncle François de venir nous rejoindre, loin de M’Prahu et de ses égorgeurs.

C’était Albin qui avait prononcé ces dernières paroles.

Il était trois heures après-midi. Depuis longtemps le croiseur russe avait perdu de vue toute terre, son horizon était maintenant un cercle parfait, dans lequel on n’apercevait que les vagues montant et descendant comme pour scander la respiration profonde de l’Océan.

Auprès du jeune homme, le commandant du vapeur se tenait souriant. Il savait à présent quels dangers fuyaient ses hôtes, et il se sentait heureux, quelque blâme administratif qu’il lui en put advenir, de les avoir tirés de peine.

— Vous allez à Chemulpo, sans toucher ailleurs, reprit le Parisien ?

— Oui.

Et baissant la voix :