Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/415

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sur ce, le commandant se tourna vers le sacrificateur :

— Tu as entendu, frère ?

— J’ai entendu, et je prie M’Prahu de semer les bénédictions sur ta tête.

— Que Boudha te les rende, frère. Tu es l’hôte d’Hao-Kin ; moi je vais où est mon devoir.

Accompagné jusqu’au seuil du Yamen (palais) du gouvernement, l’officier s’éloigna.

Il regagna le quai.

Son canot l’y attendait. Il y prit place, se fit reconduire à ton bord. Une demi-heure plus tard, le Nasaki sortait du bassin et reprenait le chemin de la haute mer.

Dans sa marche, le croiseur passa à quelques brasses de plusieurs vaisseaux européens amarrés dans le port. Son équipage put lire sur les tableaux d’arrière, les noms du croiseur français Pascal, du croiseur américain Wicksburg, de la canonnière russe Koreietz et du transport Soungari, sur le pont desquels les équipages se pressaient, étonnés du départ si prompt du bâtiment nippon.

Tous se perdaient en conjectures sur les motifs de la venue du navire japonais. Mais aucun ne vit là une menace pour l’avenir.

Et cependant, juché sur la passerelle, le commandant Kuroki couvrait les deux steamers russes d’un regard cruel, et tout bas, il murmurait :

— Nous reviendrons.