Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/76

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d’interrogation, tel un aveugle explorant la route de son bâton.

En elle, Daalia ressentait quelque chose de pénible et de délicieux. La contradiction paraissait avoir élu domicile en son cerveau, car, ce moment, qu’elle avait gagné au prix de tant de subterfuges, elle en était effrayée.

Pour un peu, elle se serait enfuie.

Seule, la crainte de paraître inexplicable à sa compagne la retint, lui donna le courage de poursuivre l’aventure jusqu’au bout.

Au surplus, il n’était plus temps de reculer.

Souria avait atteint l’extrémité des bâtiments. Là, scellé dans le mur, une sorte de tableau noir découpait son rectangle sombre sur la blancheur du plâtre.

Ce tableau portait des numéros ainsi disposés :

  1 2   3  4  
5

13 14
6 12 15
7 11 16
8 10  

Souria appuya le doigt sur le chiffre 9 et sur la ligne verticale reliant celui-ci au 2.

— Que fais-tu ?

— Je déclenche le judas et l’écoute du cachot 9, Pangherana.

— C’est donc là ?…

— Oui. Venez.

Quelques pas encore et Souria désigna un tuyau rond, d’environ trente millimètres de diamètre, qui trouait le mur, dont une petite plaque arrondie venait de s’ouvrir comme un volet. Du conduit sortaient deux fils de laiton, à l’extrémité desquels se balançaient des oreillons téléphoniques, en forme de sifflet.

— Introduisez ces oreillons dans vos oreilles, Pangherana, appliquez votre œil au tube. Vous verrez et vous entendrez tout.

Et tandis que, toute tremblante, Daalia obéissait, la fille du geôlier expliquait :

— Le tube court dans l’épaisseur du mur, et va