Aller au contenu

Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
138
LES SEMEURS DE GLACE

— Peut-être.

— Et elles mériteraient une punition exemplaire.  Le président, les habitants de Sao-Luis sont de loyaux Sudistes. Il suffirait de leur glisser un mot de la conduite de ces Saxonnes, pour qu’on leur ouvrît la carrière des prisons, hé donc !

Ce fut au tour des jeunes gens à être douloureusement impressionnés.

Quoi, ces pauvres femmes, sur lesquelles le hasard avait détourné les soupçons, seraient jetées dans les cachots d’une maison de détention !

Cela était impossible. Leur devoir, à eux, était d’empêcher une aussi monstrueuse iniquité.

Oui, mais il ne fallait pas livrer Ydna.

Silencieux, attentifs en apparence à la musique qui faisait rage, Stella et Ça-Va-Bien songeaient à la situation étrange qui leur était faite.

Dès la première étape, des devoirs contradictoires les sollicitaient, tous également impérieux, et non sans une secrète angoisse, ils énuméraient les actes s’imposant à eux :

Retrouver la sœur inconnue de Mlle Roland ;

Sauver Ydna de la mort ;

Se venger d’Olivio de Avarca et de ses complices ;

Tirer d’embarras mistress Elena Doodee, ainsi que sa lourde demoiselle de compagnie.

Le concert fini, ils se retirèrent, mais jusqu’à une heure avancée de la nuit, ils tinrent conseil avec la recluse, abritée dans la cabine de Stella.

Enfin, vers minuit, ils se séparèrent sur cette conclusion de la prêtresse d’Incatl :

— Il serait monstrueux de laisser souffrir injustement ces femmes. Nous aussi nous descendrons à l’hôtel Pedro II e Republica et nous les ferons échapper. En cas d’insuccès, je me livrerai à mes amis. Bah ! la mort me prendra parmi eux, au lieu de m’atteindre au fond du temple du Soleil.