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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/257

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— N° 2, le capitaine l’a dit.

Riant, criant, se bousculant, tous se précipitèrent vers l’escalier, Perialta et les chiens en tête.

Candi resta seul avec Crabb. Tous deux se regardèrent.

— Ils vont découvrir mister Jean, fit l’Anglais dont le visage était blême.

— Zé transpire de peur.

— Pas moyen de lé sauver, by devil !

— Non.

— Alors, il fallait faire touer nous-mêmes avec lui.

— Tu as raison, Crabb.

Tous deux tirèrent leurs navajas, s’assurèrent que la pointe piquait bien, et, calmes, ils attendirent.

Kasper reparut, suivi de toute la troupe.

— Savez-vous ce qu’ils ont fait ?

— Qui cela ?

— Les chiens. Eh bien, ils ont sauté par la fenêtre. Venez, venez.

Intrigués, Crabb et Candi sortirent avec eux.

Les chiens suivaient la façade, le nez à terre. À l’angle, ils tournèrent, firent halte une minute en grognant, puis par bonds successifs, d’arbre en arbre, ils atteignirent le carbet, où les deux camarades résidaient habituellement.

Ceux-ci se regardaient tout pâles, un éclair de résolution dans les yeux.

Les dogues firent le tour du carbet, revinrent en courant à l’osteria, et se plantèrent devant la porte du cabinet d’Olivio en donnant de la voix.

— C’est la chambre du señor capitaine, grommela Kasper, ils se trompent.

— Zé lé pense aussi, réussit à articuler Candi. Ils auront rencontré la piste dé leur maître et ils ont quitté l’autre.

— C’est évident, c’est évident ! clamèrent les bandits, furieux déjà contre les molosses.

Perialta saisit les colliers des animaux, voulut les ramener.

Peine inutile. Les chiens résistaient, allongeant le cou vers la porte avec de féroces grognements.