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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/277

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dero, car il se trouve ainsi à proximité — quarante kilomètres, au Brésil, sont distance négligeable — de la poste, du télégraphe.

Le téléphone seul manque encore ; mais, avant cinq ans, il sera établi, avec Maranhao comme tête de ligne sur l’Atlantique, par Belem, Gurupa, Montalègre, Santarem, Serpa, Manaos et Teffé.

Une quinzaine de jours après son départ de la Botearia, voisine de cette dernière ville, Olivio de Avarca se tenait dans un spacieux pavillon, sis au milieu des arbres du parc, à quelque distance des bâtiments principaux de l’hacienda.

Ce pavillon n’était point un lieu de repos, ainsi qu’eussent pu le faire croire les fontaines jaillissantes, qui l’entouraient et y maintenaient une délicieuse fraîcheur.

Non, c’était un magasin.

Tout autour régnait un haut comptoir de palissandre, supportant des balances, des vases de diverses formes, des flacons d’acides, etc.

À l’intérieur de l’enceinte ainsi formée, des banquettes de rotin servaient de sièges à une demi-douzaine d’hommes, les uns couverts des loques pittoresques des gambusinos (chercheurs d’or et de diamants), les autres du costume plus confortable, et surtout plus propre, des colons.

À l’abri du comptoir, Oiivio, Kasper, Cristino, José se tenaient gravement.

— Martinez ! appela Oiivio.

Un gambusino se leva et s’approcha de la tablette d’acajou.

— Que proposes-tu ?

— Cette pochette de diamants, señor.

L’homme tendait en même temps un petit sachet de peau.

— Combien de diamants ?

— Cinquante ou soixante petits, señor, avec trois ou quatre beaux.

— Quelles mines ?

— Mines de Treholaso.

Olivio fit couler les diamants dans le plateau d’une balance.