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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/283

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— Tant mieux, cela démontre son importance.

— Justement je ne serai en mesure de discuter avec vous qu’après-demain.

— Va pour après-demain.

Les voyageurs montraient décidément un caractère des plus faciles.

— Nous traiterons donc après-demain, continua Alcidus Noguer, et dans trois jours, avec l’ami Scipion, j’espère retourner vers mon pays, où nous nous reposerons. Les bénéfices sur cette dernière affaire nous permettront de réaliser le rêve en vue duquel nous sommes associés. Une jolie propriété au bord de l’Elbe, un canot. Car, tels que vous nous voyez, nous sommes des rameurs infatigables. Scipion l’est devenu par amitié, car la marche ne va pas avec une jambe plus faible que l’autre, mais l’aviron !…

Tandis qu’il parlait, les bandits échangeaient des regards satisfaits.

Encore deux qui descendraient vers l’Océan Atlantique ; encore deux qui s’arrêteraient à la Botearia de Teffé. On leur en donnerait des maisons au bord de l’Elbe ! Une bonne petite ampoule bleue, la voilà, leur maison !

L’opération allait tout simplement devenir merveilleuse. Et avec une amabilité calculée, Olivio reprit :

— Monsieur Alcidus Noguer, monsieur Scipion Massiliague, je pense que rien ne vous retient à Sao-Domenco ?

— Nous y avons nos valises, pas lourdes, car nous achetons en route ce qu’il nous faut

— Eh bien, si vous le permettez, j’enverrai chercher les valises, et je vous prierai d’accepter l’hospitalité à l’hacienda.

Alcidus fit entendre un gros rire :

— Oui, oui, je vois le coup. Vous allez nous traiter comme des coqs en pâte, histoire de nous amadouer. Je vous préviens que ça ne prend pas avec nous.

— Cela prendra d’autant moins, appuya courtoisement Olivio, qu’il n’entre pas dans mes desseins de faire peser mon hospitalité dans la balance de nos discussions d’intérêt.