Page:Ivoi - Les grands explorateurs. La Mission Marchand.djvu/137

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Un dialogue vif s’engagea aussitôt entre l’interprète et les captives.

En voici la traduction :

— Femmes dinkas, il ne faut pas que votre cœur frissonne d’effroi. Le chef blanc me charge de vous dire qu’il ne vous sera fait aucun mal.

Cette assurance parut rendre quelque courage aux deux négresses.

— Alors, dit la plus âgée, qu’il nous renvoie dans notre village, où nous puiserons dans nos réserves de fruits et de légumes pour en rapporter à ses guerriers.

— C’est ce qu’il fera tout à l’heure.

— Ta langue n’est pas menteuse en promettant cela ?

Landeroin étendit la main dans un geste magnifique.

— Sur ma tête, sur le toit de ma case, je vous dis la vérité.

Les yeux des prisonnières brillèrent de joie.

— Alors que veut le chef blanc.

— Un simple renseignement.

— Sur quoi ?

— Sur une troupe de blancs dont vous parliez tout à l’heure dans le camp.

Elles rirent insoucieusement.

— Parle. Nous dirons ce que nous savons.

Il n’y avait pas à se méprendre à leur mimique.

Ces femmes étaient sincères. Elles avaient parlé sans intention nocive.

Elles diraient tout ce qu’elles avaient appris, selon leur promesse.

Landeroin commença aussitôt l’interrogatoire.

— Il y a des blancs sur le Nil.

— Oui. Un griot, qui venait de l’Ouest, a apporté la nouvelle.

— Bien. Où sont ces blancs.

Les négresses haussèrent les épaules, dodelinèrent, de la tête, étendirent les bras et finirent par avouer :

— Nous ne savons pas.

L’interprète eut un geste d’impatience.

Reprises de peur, les femmes se précipitèrent vers lui, parlant ensemble avec volubilité.

— Nous ne savons pas.