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Page:Ivoi - Les grands explorateurs. La Mission Marchand.djvu/246

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VIII

LE DUEL PARIS-LONDRES.


En Europe, comme dans la vallée du Nil, les Anglais avaient brutalement formulé leur ultimatum :

Aucun Français dans le bassin nilotique.

Aux arguments de M. de Courcel, notre ambassadeur à Londres, aux notes émanant du ministère des Affaires étrangères ; lord Salisbury, parlant au nom du Royaume-Uni de Grande-Bretagne, répondait simplement :

— Le Nil appartient à l’Égypte, nous avons rétabli la suzeraineté du Khédive dans tous ses États, il nous est impossible de frustrer ce souverain en abandonnant une part quelconque des territoires sur lesquels s’étend son autorité légitime.

Demandait-on une compensation, au cas où l’on abandonnerait Fachoda, le premier ministre anglais répliquait avec les apparences de la plus vertueuse indignation.

— On ne peut admettre l’idée d’une compensation pour la restitution d’une chose dont on s’est indûment emparé.

Toute la presse britannique hurlait la menace contre la France.

Les feuilles gallophobes publiaient complaisamment les tableaux comparatifs des unités de combat des flottes anglaise et française.

Il résultait de ces compilations que le Royaume-Uni pouvait mettre en ligne trois navires contre un ; qu’en cas de conflit, la marine française serait anéantie à coup sûr.

Nos gouvernants le savaient mieux que personne.

Aussi tâchaient-ils seulement d’éveiller dans le cœur des hommes d’État anglais quelques sentiments de justice.

Peine perdue.