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Page:Ivoi - Les grands explorateurs. La Mission Marchand.djvu/46

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À bord des embarcations, les voyageurs répondaient à cet adieu amical.

Et sur une case du village, dressé au haut d’un mât, un pavillon tricolore flottant au vent semblait, lui aussi, saluer ceux qui partaient.

Dans les pirogues, les pagayeurs, à la peau luisante, chantaient une chanson lente, qui rythmait leurs mouvements.

Les bateaux glissaient rapidement sur les eaux. Ils s’éloignaient, se rapetissaient. Bientôt M. Bobichon les perdit de vue,

Maintenant, les explorateurs allaient entrer en plein inconnu.

CHAPITRE IV

LES ŒUFS DE PÂQUES DU COMMANDANT MARCHAND.


Ce n’était pas sans raison que le commandant avait attribué aux intrigues anglaises, et les abatis jetés devant sa colonne expéditionnaire le long des rapides de l’Oubanghi, et les diverses attaques dont la mission avait été l’objet.

Et ces intrigues étaient menées précisément par ceux, qu’à Brazzaville, il avait épargnés.

Il s’était contenté d’une simple plaisanterie, alors que les circonstances l’eussent autorisé à traduire mister Bright et sa fille devant un tribunal.

L’Anglais eût été condamné, au minimum, à cinq ans de prison.

Il en avait été quitte pour six semaines de repos forcé.

Aussi ne pardonnait-il pas au commandant.

Plus irritée que lui encore était miss Jane.

La jolie fille avait la prétention, bien excusable chez une aussi charmante personne, de faire marcher tout le monde à sa guise.