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L’HÉRITAGE DE LA « FRANÇAISE ».

— Attendez donc. Il faut, de plus, qu’il s’attache à elle par les services qu’il lui rendra. Il faut enfin que Topee, lui-même, se rende compte de l’inanité de la fortune.

Elle le considéra d’un air absolument déconfit.

— Tout cela est facile, continua-t-il avec un sourire, si, avec votre adresse habituelle, vous faites ce que je vais vous dire.

— Je ferai tout ce que je pourrai, je ne puis pas promettre mieux.

— Et cela suffira.

Dodekhan se tourna vers Kozets.

— Monsieur Kozets, emmenez donc M. Mariole. Il fait un brouillard désagréable… Vous préparerez un punch… Je vous rejoins dans l’instant.

La face du père de Tiennette s’épanouit.

— Excellente idée !

— Allez donc, je vous rejoins…

Les deux ex-agents de police s’éloignèrent, non sans que Kozets se retournât à plusieurs reprises. Était-ce Dodekhan ? Était-ce Tiennette qu’il regardait ?

Il ne jugea pas à propos de l’apprendre à son compagnon, et tous deux disparurent.

Alors, le Turkmène parla d’une voix si faible que la modiste avait peine à l’entendre.

Toutefois, quand il eut fini, elle se frotta les mains avec une satisfaction évidente, et les lèvres distendues par un sourire radieux :

— Ah ! comme cela… ma foi, c’est tout à fait amusant… Je commence de suite ?

— Si vous voulez.

— Bien… Laura… Nelly, Orsato… ça va… mais le chef indien ?

— Ce sera moi.

— Vous ?

— Pourquoi pas.

— M. Kozets vous suivra, tandis que moi… ce sera plus sûr ainsi. N’avez-vous plus aucune objection ?

— Aucune.

— Alors, je vous laisse…

Il salua gracieusement la modiste et s’en fut retrouver, comme il l’avait promis, Mariole et Kozets, déjà attablés devant un bol de punch préparé selon les règles de l’art.

Libre de ses mouvements, Tiennette murmura :