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LES ASSOIFFÉS DE LUMIÈRE.

touchant les disparues, veuillez bien examiner le questionneur, et envoyer télégraphiquement son signalement à miss Violet Mousqueterr, à l’hôtel Cosmopolitan.

— Compris. Je le ferai.

— Je vous remercie. Veuillez m’accompagner à la grille.

— Volontiers.

— Laissez-moi vous serrer la main comme à une excellente amie, rencontrée sur le chemin de la justice.

Il pressa avec force les mains de son interlocutrice très émue.

— À la grille, j’offrirai ostensiblement une pièce de cent sous au guide que vous devez rester aux yeux de tous.

— Et je la prendrai, Monsieur.

Sur ce, il se leva. Mme Marroy l’imita aussitôt. À pas lents, semblant absorbés par une discussion sur les méthodes photothérapiques de la maison Elleviousse, tous deux déambulèrent à travers le parc, gagnèrent l’avenue d’honneur, puis la grille. Avec satisfaction, Max constata que, sur le pas de sa porte, le concierge l’observait ainsi que sa compagne.

— Vous serez bien aimable, Madame, dit-il, de réitérer mes remerciements à M. Elleviousse ; son installation est au-dessus de tout éloge.

Et la surveillante s’inclinant gravement, le jeune homme lui tendit noblement une pièce de cinq francs.

— Pour vous indemniser de la peine que vous avez prise.

Elle mima un refus, il insista du geste, et la pièce d’argent disparut dans la poche de la digne femme.

La scène de la séparation était jouée. Max Soleil se retrouva sur la route. À quelque cent mètres, se devinait dans des verdures un petit village. Le romancier se dirigea de ce côté, avec la pensée de louer une carriole qui le ramènerait à Marseille.