CHAPITRE XI
JOURS D’ANGOISSE
— Adiessa ! Adiessa.
Ce cri retentit tout le long du train qui vient de stopper dans la grande gare d’Odessa.
— Nous sommes arrivés, dit Max, reconnaissant le nom du port commercial, malgré la prononciation russe, si différente de l’orthographe française.
Et, doucement :
— Notre petite malade a besoin de repos ; si elle y consent, nous allons la faire transporter à l’Hôtel de Saint-Pétersbourg ; c’est une maison calme, toute proche du port, à l’angle du Boulevard et de l’Iékatérinskaya.
Violet, pâle et faible, car le voyage l’a terriblement épuisée, retrouva un sourire pour remercier le jeune homme. Mais ses yeux expriment la stupéfaction. Les portières se sont ouvertes, et des hommes du peuple envahissent le wagon. Ils ont des clameurs joyeuses en apercevant la blessée étendue sur son matelas. Ils se poussent en murmurant :
— L’Inglesa ! l’Inglesa !
Ah çà, qu’ont-ils donc ? Quatre des inconnus ont saisi les angles du