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MISS MOUSQUETERR.

Elles traversaient franchement le vestibule et disparaissaient derrière une porte, sise exactement vis-à-vis celle de la salle à manger.

Max comprit que le bastidou avait été construit suivant la distribution classique des petites propriétés de banlieue. Vestibule au centre, d’un côté, la salle à manger, de l’autre le salon.

L’être inconnu s’était donc introduit dans cette dernière pièce. Qu’allait-il y faire ?

Ma foi, ses empreintes parleraient pour lui… Les suivre était le plus sage. Mais rien n’est parfois plus difficile que les choses qui semblent aisées.

À peine Max Soleil mettait-il la main sur la poignée de la porte du salon, que celle-ci s’ouvrit brusquement. Une silhouette humaine, en qui l’écrivain crut reconnaître un jeune garçon, bondit dans le vestibule, fit sauter en l’air la petite lampe électrique qui s’éteignit, et se précipita au dehors par l’issue principale, laquelle se referma avec une résonnance sourde qui se répercuta dans toute la maison vide.

Un instant surpris, Max s’élança à la poursuite de l’apparition inconnue ; mais la porte du jardin était fermée… Son couteau eut facilement raison de la serrure, seulement quelques instants furent perdus ainsi.

Quand le jeune homme sortit, le visiteur avait disparu.

Cependant, en prêtant l’oreille, il lui sembla discerner le bruit à peine perceptible d’une course légère. Cela, venait du fond du jardin, du côté opposé à la route. Sans hésiter, Max se lança dans cette direction.

Il avait à peine parcouru vingt mètres, quand un fracas se produisit… On eût cru entendre une pierre tombant et se brisant sur le sol.

— Il escalade le mur… Il a fait glisser une des plaques vernissées de la crête.

Et le jeune homme redouble de vitesse. Voici le mur. Mais il n’y a plus personne. À terre, on distingue les fragments d’une des plaques bleues de Vallauris.

Max s’élance. Ses doigts saisissent la crête. Il n’achève pas de se hisser. À peu de distance, le roulement d’une voiture résonne dans la nuit. Un éclat de rire passe dans l’obscurité.

Il se laisse retomber sur le sol du jardin. Il a compris. Le fugitif est en sûreté. Un véhicule l’emporte à grande allure, il n’est pas possible de le rejoindre.

Malgré lui, le jeune homme songe à cette voiture, aux lanternes non allumées, qu’il a remarquée sur la route d’Aubagne. Y a-t-il un rapprochement à faire entre ceci et cela ? Mais il a un haussement d’épaules.