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II

À CACHE-CACHE

En sortant de chez le notaire, Lavarède avait allumé un cigare et marché pendant une demi-heure, tout en songeant à ce qu’il allait faire. Certes, il trouvait excellente sa première idée ; ce départ pour la conquête d’une toison extrêmement dorée souriait à son esprit aventureux.

Il n’avait pas douté de la réussite. Seulement, à la réflexion, il se rendit compte des difficultés sans nombre qu’il allait rencontrer.

Tout à coup, — il était arrivé à la Madeleine, — un sourire illumina son visage assombri. Il avait trouvé quelque chose. Mais quoi ? Il rebroussa chemin et vint à son journal, une feuille boulevardière, les Échos parisiens ; et là, il écrivit, pour le numéro du lendemain matin, une chronique où, sans désigner les noms des personnages autrement que par des pseudonymes à demi transparents, il raconta toute l’histoire du testament.

Puis il passa à la caisse, où une première péripétie l’attendait, sans trop le surprendre d’ailleurs. Un huissier, mandé par Bouvreuil, avait formé opposition sur ses appointements.

— Bon, dit-il, c’est le commencement.

Il alla chez lui. De même, la concierge, Mme Dubois, lui apprit qu’un autre huissier était venu pour saisir les meubles, au nom du propriétaire Bouvreuil.

— Qu’est-ce que cela me fait ? dit-il gaiement. Demain, je pars pour l’autre monde.