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COMPLICATIONS ET CHINOISERIES.

Le prisonnier bénéficiait de la terreur inspirée par les sociétés secrètes ; on le ménageait pour n’être pas victime de la secte à laquelle on le supposait affilié.

Toute sa bonne humeur lui revint. D’un mouvement noble, il tendit la main à la Chinoise, et montant son ton au diapason de la comédie où il se trouvait mêlé :

— Diamba, dit-il, Chun-Tzé ne pouvait choisir plus gracieuse messagère. Reporte-lui mes paroles. Que la crainte s’éloigne de son esprit. Ceux qui respectent les membres de la Loge universelle n’ont point à trembler. Elle les protégera, au besoin. Qu’il continue à se montrer attentif et courtois, et loin de le menacer, on veillera sur lui.

Le visage du directeur s’épanouit. Le poussah esquisse même une génuflexion, et il se retira avec forces protestations, que Diamba avait peine à traduire.

De nouveau, le journaliste resta seul. Mais l’espoir éclairait maintenant la nuit de son esprit. Son geôlier se transformait en domestique.