Page:J. Raimond - Lettres à ses frères les hommes de couleur.djvu/12

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(8) mes chers concitoyens , je n’ai pas besoin d’animer votre zèle et votre patriotisme ; je les connais sssez pour espérer que la démarche que je fais ne sera pas infruc" tueuse ; en vous piocuraut le meyen de ramasser des fonds suffisons , pour faire face A tout ici ; et je vous observe qus vous êtes les seuls français encore qui n’ayez pas fait des sacrifices à la nation. Hâtez--vous donc dé faire ce que vous auriez dû faire , il y a long-temps , et ce qui vous eût évité bien des malheurs , et vous eût fait obtenir déjà’ ce que vous demandez ; car ne vous y méprenez pas , c’est parcs que les ( u) blancs n’ont cessé de vous présenter ici comme des êtres avilis , sans possession -, prêts à vous soulever avec les esclaves contreux ; et qu’ils l’ont fait par tant et tant d’imprimés , que beaucoup de personnes qui ne conçois^ sent pas les colonies , les ont crus avec d’autant plus de raison , que , bornés ici dans nos facultés (3), nous n’avons pu avoir autant d’argent que les blancs à qui leurs compatriotes n’en laissoient pas manquer pour faire répandre aurant d’imprimés qu’ils ont fait (4). De plus, ils FIGUROIENT ICI COMME Us Uprésentans d’une classe fort riches et nous, humbles sans faste , plusieurs obligés de fuir la capitale , faute de moyens , tout cela ne fais oit qu’augmenter leur orgueil ; et leur faisait dire : — — « Voilà dis

?» gens qui se disent représentons dune 

ii classe qui a des biens dans les colonies % ■>■> ET QUI OFFRENT PES MILLIONS la], et Us j> meurent de faim. Je vous l’avoue, mes (a) Ces mots sont supprimés par MM. Page et Brulley à dessein. (TNows n’avons pu avoir autant d’âr* gent que les blancs , (4) qn- figurent ici , comme des reprsentans d’une clause fort riche , et nous , humbles sans faste , étions souvent obligés de fuir la capitale 5 faute de moyens. Tout cela ne fai~ soit qu’augmenter leur orgueil , et leur faire dire— Voilà pourtant des gens qui se disent représentais d’une classe qui a des biens dans les colonies , et dont les représeritans meurent de faim (5) ! Dans le fait il est inconcevable , comment vous avez pu laisser ceux qui travaillent (l) pour vous , sans secours d’aucune espèce. (a) Ici plusieurs mots sont changés , parce qu’il falloit que MM. Page et Brulley s’arrangeassent pour faire trouver dans ma leurs ce qui n’y étoit pas. 0) Dans l’original , il y a , travailloient : chers