Page:J. Raimond - Lettres à ses frères les hommes de couleur.djvu/19

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ïtforrs nvnns le projet d’envoyer quelqu’un de sûr dans les .colonies, jioni’ tenir une maison de commerce, à qui nous puissions tout adresser d’ici , et vous lui remettrez tout ce que vous aurez à nous faire passer. Ce serait bien avantageux pour tous , et cela donneroit une grande’ activité à notre correspondance ; mais il faudroit que tous nos frères ne iissent des affaires qu’avec cette maison pour la soutenir et l’intéresser à nous servir. Il y en auroit une dans chaque partie de la colonie. Je ferai donc une tentative , et je vous préviens d’avance que je vous adresserai quelqu’un , à qui je vous prie de donner tous les secours , et qui sera porteur de plus amples instructions à cet égard (a). On vient de chercher encore dans ce moment, à jetter l’assemblée dans des terreurs , en annonçant des nouvelles dont on reconnoît la fausseté au simple examen ; on répand ici que 5o mille esclaves révoltés , fortifiés et armés 3 auprès du Cap , ravagent et dévastent la colonie ; nous avons prouvé à l’assemblée nationale, par l’organe de nos défenseurs , que c’étoit un piège qu’on lui tendoit , pour avoir occasion de faire passer des troupes pour faire trembler les hommes de couleur (b). Nous avons dit qu’eux seuls , s’ils étaient armés , contiendraient les esclaves , et nous avons cité la Martinique où tout etoit tranquille , parce que les hommes de couleur y ont été toujours armés _, et soutenus par les planteurs blancs , et qu’ils jouissent des avantages du décret du i5. C’est un fait dont nous sommes assurés , et qni doit noiis faire tout espérer. En répandant la fausse nouvelle que je viens de vous dire , les colons vyululcui faire entendre que les esclaves s’étoient révoltés à cause du décret du i5 mai , parce qu’ils voyoient que les hommes de couleur alloient jouir des droits de citoyens , ce qui leur faîsoit tenter de vouloir les avoir eux-mêmes j nous avons détruit tout cela.

Nous allons , avant quinze jours , présenter à l’assemblée nationale nos réclamations , et nohs nous présenterons , avec MM. Perrier et Lamothe , au comité des colonies , à qui nous communiquerons les pouvoirs que vous leur avez donnés. Nos premières demandes seront que nous puissions nous assembler dans les colonies , aller et venir, (a) Comme il étoit, de toute impossibilité à mes frères de pouvoir s’assembler, ni corre pondre avec moi sans counr risque de leur vie, comme on le verra par laufs lettres insérées dans ma correspondance. J’avois Conçu ce projet et je leur en faisais part. Mais il n’eut aucune suite , parce que les choses changèrent et qu’ils parvinrent à pouvoir se rassembler par la suite. (A-) A l’époque où cette nouvelle se répandit ici à la fin dfl septembre 1792, il etoit impassible qu’on sût ce qui s’étoit passé à Saint-Domingue dans les premiers jeun, du même mois ; mais ceux qui d’ici étant avoient donné le conseil do faire révolter les noirs esclayes, pouyoient la prédire , afin de faire retirer le décret du i5 mai.

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