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CHAPITRE v

LA CÉRÉBRALITÉ DES MOUVEMENTS DANS LE TOUCHER MUSICAL


L’influence de l’attitude sur le mouvement.

Évidemment, autrefois la préoccupation de transmettre les pressions aux touches ne se compliquait pas du besoin de localiser les attitudes en vue de provoquer cette géométrie des sensations d’attitudes dont nous venons de parler, géométrie qui est en corrélation intime avec les fonctions mentales artistiques dont elle représente en quelque sorte le mécanisme évolutif. Nécessairement ces rapports géométriques des sensations doivent conserver une unité indivisible malgré la mobilité inévitable de la forme des attitudes, puisque, selon la disposition des intervalles à exécuter, le pianiste est forcé de modifier les rapports des positions des doigts. Mais précisément dans cette mobilité des attitudes, l’équilibre doit rester stable.

En somme, quelle que soit l’intensité de la fixité nécessaire pour maintenir la coordination des attitudes, on peut admettre en principe que les mouvements seront d’autant plus ailés que la forme des attitudes favorisera davantage la dissociation des mouvements. C’est du reste la nécessité d’analyser