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LE TOUCHER MUSICAL

disparaissent généralement ensuite sans avoir été utilisées. Cette disparition est une perte pour l’existence ultérieure, on pourrait dire pour toutes les existences ultérieures, s’il y a procréation. Car les acquisitions définitives du perfectionnement manuel se feront à travers les générations par des transformations organiques graduelles de la main.


Rapports entre les différences des dimensions perçues et les différences du timbre de la sonorité.


Nous avons dit précédemment que les pressions des cinq doigts doivent pouvoir se régler comme si nous distinguions entre elles les différences respectives de nombres qui existent entre les vibrations des couleurs du prisme. Ajoutons que cette analogie se complète par le fait que l’intensité des sensations évolue sur chaque pulpe, de manière que l’intensité du coloris musical augmente ou diminue, allant du clair au sombre, ou du sombre au clair, selon la localisation du toucher.

C’est sur la région qui fait attribuer les dimensions moindres aux formes touchées qu’on transmet, même dans le pianissimo, le maximum d’intensité à la sonorité ; mais le timbre s’adoucit à mesure que la localisation du toucher est déplacée vers les régions où les dimensions perçues s’accroissent.


L’harmonie des pressions et l’harmonie musicale.


On constate, en somme, que le système musical et les combinaisons coordonnées des sensations tactiles forment deux harmonies indépendantes l’une de l’autre, mais qui peuvent concorder.