Page:Jacob - La Perle ou Les Femmes litteraires.djvu/17

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le celtique, quand la chevalerie enfantait les troubadours comme la guerre de Troie avait créé les Homères, ce furent des femmes qui établirent ces Cours d’Amour renommées, où une émulation galante excitait les poètes à se produire pour la récompense d’une écharpe, d’un regard ou d’un baiser. Alors la comtesse de Die, la comtesse de Provence et Clara d’Auduze, si distinguées d’ailleurs par leur naissance et leur beauté, se distinguaient à l’envi par leurs sirventes et leurs chansons. Clémence Isaure, qui fonda les jeux floraux à Toulouse, pensa que ce n’était point assez de rompre des lances en l’honneur des dames, et qu’une lice ouverte au gai-savoir les célébrerait plus dignement que des combats à outrance : l’amour était le mobile et le but de la chevalerie armée ; la poésie devint l’occupation la plus chère de l’amour, et les femmes excellèrent à exprimer ce qu’elles inspiraient si bien.

Marie de France avait déjà, dans la langue nouvelle des trouvères du nord, ébauché les fables de