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Page:Jacobi, Dictionnaire mythologique, Bernard, 1854.djvu/17

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ACE                                                    ACH

damie. Il fut déchiré par les cavales de son père, puis métamorphosé en acanthide.

ACARA. Nom que Banier donne à une tour construite, dit-il, par Ismael et révérée des Homérites.

AÇARIRA. Un des noms de Kāma, dieu de l'amour.

ACARNAS OU ACARNAN. Fils d'Alcméon et de Callirrhoé. Alcméon ayant été assassiné par les fils de Phégée, Callirrhoé obtient de Jupiter que ses fils, encore au berceau, parviendraient tout à coup à l'âge viril, afin de punir les meurtriers de leur père. Ils en prirent en effet une vengeance éclatante, en exterminant la famille entière de Phégée.

ACASTE (ACASTOS). Fils de Pélias, roi d'Iolcos, et d'Anaxibia ou de Philomaque, fut un des Argonautes. Ses sœurs, à qui Médée persuada qu'elle rajeunirait Pélias en faisant bouillir ses membres, le mirent en pièces à cet effet. Acaste lui rendit les devoirs de la sépulture, et, après avoir chassé Jason et Médée, il institua des jeux en mémoire de Pélias. Pour les circonstances de sa mort, et de celle de sa femme Astydamie, Voy. ce mot.

ACCA. Sœur de Camille, reine des Volsques.

ACCA LARENTIA, LAURENTIA OU LARENTINA. Selon les uns, cette femme, après avoir eu un fils d'Hercule, se maria, du temps d'Ancus, avec un riche Toscan. Elle en hérita, et à sa mort elle institua le peuple romain pour héritier. Selon d'autres, elle fut la femme de Faustulus, gardien des troupeaux de Numitor, et elle sauva la vie à Romulus et à Rémus. La licence de ses mœurs (elle eut douze fils en dehors du mariage) la fit surnommer Lupa, mot qui signifie tout à la fois une louve et une femme de mœurs déréglées. De là cette fable qui donne à Romulus et à Rémus une louve pour nourrice. Ayant perdu un de ses fils, elle adopta à sa place Romulus, lequel, par reconnaissance, prit le nom de ses onze frères, qu'on appelait Arvules. Acca fut mise au rang des divinités, et l'on célébrait annuellement, en son honneur, des fêtes nommées Laurentales ou Larentinales.

ACCO. Espèce d'épouvantail avec lequel les Grecs faisaient peur aux enfants. Compar. Mormo et Alphito.

ACDESTIS. Voy. Agdistis.

ACÉLOS. Fils d'Hercule et de Macis, esclave d'Omphale.

ACERBAS, et mieux AKHERBAS. Voy. Sichée.

ACERSÉCOMÈS. Qui a une longue chevelure. Épithète d'Apollon.

ACÉSAMÉNOS. Père de Péribée.

ACÉSIOS. Le guérisseur ; épithète d'Apollon. Voy. ce mot.

ACESTE (ACESTÈS). Roi de Sicile, fils du fleuve Crimisus et de la Troyenne Égeste. Lorsque Neptune et Apollon firent dévaster la campagne de Troie par des monstres, sur le refus de Laomédon de leur payer le salaire convenu pour la construction des murs de Troie, beaucoup de Troyennes furent envoyées hors du pays, pour éviter qu'elles ne devinssent la pâture de ces monstres ; car le tribut qu'on devait payer consistait en jeunes filles. C'est ainsi qu'Égeste fut envoyée par son père en Sicile, où elle eut un fils du fleuve Crimisus ; ce fils, nommé Aceste, fonda la ville d'Égeste ou Ségeste. Selon d'autres, le père d'Égeste ayant été tué par Laomédon, elle fut envoyée en Sicile, où elle eut, de son amant, qui l'avait accompagnée, un fils du nom d'Aceste.

ACESTOR. Sauveur. 1. Surnom grec d'Apollon, considéré comme dieu de la médecine. — 2. Fils d'Éphippus ; fut tué par Achille.

ACHÆA. Surnom de Cérès et de Pallas.

ACHÆUS (ACHÆOS). Fils de Xuthus et de Créuse, petit-fil d'Hellen et arrière-petit-fils de Deucalion. Ayant commis un meurtre involontaire, il passa dans l'Argolide, où il conduisit une bande d'Hellènes, qui prirent de lui le nom d'Achéens.

ACHAMANTIS. Une des Danaïdes, femme d'Echominus.

ACHANTHO. Mère du Soleil, suivant Cicéron.

ACHAREUS. Pancratiaste qui, selon Hygin, lutta à Olympie contre Hercule.

ACHATE (ACHATÈS). Fidèle compagnon d'Énée.

ACHÉLOÏDE (ACHÉLOIS). 1. Nom patronymique des Syrènes, filles d'Achéloüs. — 2. Épithète des Naïades du fleuve Achéloüs. — 3. Ce nom se donne, par extension à toutes les Naïades.

ACHÉLOÜS (ACHÉLOOS). Dieu du fleuve de ce nom (aujourd'hui Aspro-Potamo), le plus considérable de tous ceux qui arrosent la Grèce. Il était le fils de l'Océan et de Téthis ; selon d'autres, fils de l'Océan et de la Terre, ou, encore, du Soleil et de la Terre. Épris des charmes de Déjanire, il fut, avec Hercule, du nombre de ceux qui aspirèrent à sa main. Un combat devait décider du choix de Déjanire. Les autres amants, redoutant les deux terribles antagonistes avec lesquels ils auraient à lutter, se désistèrent du combat. Achéloüs seul entra en lice contre Hercule. Vaincy dans une première lutte, il revint à la charge sous la forme d'un serpent, et ensuite sous celle d'un taureau. Hercule le terrassa, lui arracha une de ses cornes, et le força, selon quelques auteurs, à cacher sa honte au fond du fleuve qui, depuis ce temps, porta son nom. Les nymphes remplirent de fruits et de fleurs la corne d'Achéloüs, et en firent hommage à la déesse de l'Abondance. Properce dit qu'à force de pleurer sa défaite, il se changea lui-même en fleuve. Il était révéré dans toute la Grèce ; on l'invoquait dans les serments, les prières et les sacrifices. Achéloüs, dans Homère, est nommé roi ou prince, et Ephore nous dit que toutes les réponses que donnait l'oracle de Jupiter, à Dodone, portaient qu'on devait faire des sacrifices à Achéloüs. Les Égyptiens, qui avaient importé en Grèce