Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/202

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Les enfants vont tout nus jusqu’à la puberté et n’ont d’autre costume qu’une mèche de toison laineuse respectée sur le devant de la tête rasée. À l’époque de la puberté, chez les garçons (vers douze à treize ans généralement), on commence à les couvrir avec le boubou bleu ou blanc, sorte de grande chemise en cotonnade très ample, sans manches et sans coutures sur le côté, tombant presque sur les pieds. Les filles sont également habillées à leur nubilité, c’est-à-dire de dix à douze ans au plus tard, avec un pagne qui laisse le buste à nu, et qu’elles remplacent souvent, quand elles sont femmes, par un boubou plus court que celui des hommes.

Beauté de la jeune Négresse. — On peut ainsi suivre, chez les enfants, le développement progressif de la race. Contrairement à certains peuples de l’intérieur de l’Afrique, les Yolofs ne se tatouent point. N’étaient les seins qui se déforment au premier enfant, et la tête avec son nez épaté et ses grosses lèvres, les Négresses sont pour la plupart admirables de formes. Cela se conçoit : ces femmes vivent à l’air ; le corps et les membres, non entravés dans leur développement, poussent au grand air comme de robustes plantes ; le buste n’est pas déformé par le corset, cet instrument de torture des femmes civilisées. La Négresse (fille ou femme) ayant à manier plusieurs heures par jour un pilon du poids de huit à dix kilos, cet exercice gymnastique répété donne aux muscles des bras et des épaules un développement considérable. Aussi les Négresses sont-elles très vigoureuses et il ne ferait pas bon pour un Toubab (Blanc) de chercher à les violenter. Le sein de la jeune fille nubile qui n’a pas eu d’enfants est piriforme, mais compact, dur et résistant à la main, et les bouts très durs, dirigés horizontalement, pointent sous le boubou. La démarche est souple et gracieuse, et le pagne qui couvre la partie