Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/72

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Au lieu de jeunes filles, c’étaient des éphèbes de douze à vingt ans, richement habillés de costumes en soie de couleur tendre, qui faisaient le service et remplissaient le rôle de Ganymède. Des compartiments analogues aux boxes de chevaux et contenant des lits au lieu d’un râtelier, permettaient aux couples amoureux de s’isoler. Je dis « couples », mais je fais remarquer que la règle fameuse des Jésuites, qui défendent à leurs élèves de n’être jamais moins de trois ensemble, recevait là une singulière application. Il m’est impossible de donner même un aperçu des scènes de lubricité extraordinaires qui se passaient dans ces compartiments, à moins d’entrer dans les détails érotiques du Marquis de Sade ; aussi je m’arrête.

Je ne puis cependant passer sous silence un mode excentrique de lusus amoris. Les acteurs Chinois, tenant les rôles de femmes, venaient dans leurs costumes pour jouer le rôle d’une fiancée pudique, craignant de perdre sa virginité, raffinement de haut goût. En présence d’une société de vieillards peu austères, les scènes de la première nuit de noces se déroulaient sans vergogne. Mais, rien de nouveau sous le soleil, dit le proverbe : Pétrone et Suétone nous en ont conté bien davantage. Les Chinois de Cho-lon ne font que répéter l’histoire de l’empereur Néron et de son mariage avec l’eunuque Sporus.