Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/111

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tumes et habitudes qui ne se rapportent pas directement à l'amour.

Le Ciampa, l’ancien royaume des Kmers, fut autrefois très puissant ; il comprenait la Cochinchine entière, une partie de l’empire d’Annam, le royaume actuel du Cambodge, et les provinces de Baltambang et d’Angkor, appartenant au Siam. Ces pays jouissaient anciennement d’une civilisation remarquable, que révèlent encore de superbes monuments, comme cette admirable cité d’Angkor. Aujourd’hui les Cambodgiens, fils dégénérés des anciens Kmers, sont incapables de comprendre les caractères en langue ancienne gravés sur les monuments de leurs aïeux.

Caractères anthropologiques des Cambodgiens[1]. — Quand on a pris l’habitude de voir journellement des Annamites, on est tout étonné de trouver le Cambodgien plus grand, car il a la taille moyenne de l’Européen du Midi ; il est mieux proportionné et surtout plus robuste que l’Annamite. Son corps est carré, ses épaules larges ; son système musculaire est bien développé, sans qu’on voie cependant le contour de ses muscles se dessiner en saillie à l’extérieur. Le crâne est allongé, ovoïdal, le front plat ou bombé, les yeux non obliques, mais la paupière supérieure toujours bridée dans l’angle de l’œil, le nez un peu moins épaté que celui de l’Annamite et à narines moins béantes. La bouche est moyenne, les dents sont laquées et gâtées par le bétel. Le menton est rond, fuyant, les oreilles basses et écartées des joues ; mais les pommettes sont moins élevées et moins saillantes que dans les races Chinoise et Annamite. Les cheveux sont généralement châtain foncé, au lieu d’être noirs comme chez l’Annamite, et ils sont moins raides que

  1. D’après les docteurs Thorel et Ricard.