Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/132

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Adultère, sa répression. — La peine de l’adultère n’est pas très forte, et varie selon le rang de la coupable. Il en coûte beaucoup plus cher d’avoir séduit la femme d’un Mandarin, que celle d’un simple homme du peuple. Le galant s’en tire avec une amende. Quant à la femme, le Kmer a une coutume singulière qui, sous quelques points, nous reporte à nos bons aïeux, francs raillards et braguettards. On lui couvre le visage avec un panier, on lui met aux oreilles et au cou des roses rouges symbole dérisoire de sa pudeur, qui ne peut plus rougir maintenant ; puis on la promène à travers les rues en l’obligeant à faire l’aveu de son péché d’amour. Moins la corde et la chemise, c’est l’expiation devant le parvis des cathédrales au Moyen-Age. Ce qui paraît plus sérieux, c’est que la loi Cambodgienne punit des mêmes amendes les galants qui donnent des rendez-vous aux femmes mariées, ou les embrassent, ainsi que les entremetteurs qui favorisent les rendez-vous illicites. Mais la loi Cambodgienne, à qui une simple amende suffit pour punir le larcin d’amour, permet cependant au mari outragé de tuer les coupables en flagrant délit. Toutefois, il est obligé de les tuer tous les deux, car s’il pardonne à la femme seule, ou laisse échapper le galant, il est passible, au profit du Trésor, d’une amende proportionnée à son rang social.

Quand une femme, plus ou moins rossée par son mari, s’enfuit chez ses parents, ceux-ci doivent la ramener au mari au plus tard au bout d’un mois, sous peine d’amende.

Divorce. — Le divorce existe en pays Kmer et, en première cause, on admet le consentement mutuel des deux époux, ce qui est fort logique à mon avis.

Une femme vexée, molestée et battue par son mari, a droit au divorce, surtout si, pendant ce temps, le mari