CHAPITRE IV
aresse du Noir de Cayenne. — Le Noir de
Cayenne, en général, répugne aux travaux
pénibles de l’agriculture. Celui qui est possesseur
d’un lopin de terre y plante quelques
bananiers, un peu de manioc et quelques pieds de tabac
et de piment. Le poisson de limon forme la base de sa
nourriture ; le tafia coûte soixante centimes le litre, au
détail. Le Noir a donc peu de besoins, et s’il travaille,
ce n’est qu’au placer aurifère, où il gagne des sommes
considérables payées en pépites d’or, sans compter
celles qu’il dérobe. Il n’est pas rare de voir un Noir
descendre à Cayenne avec plusieurs milliers de francs,
où il achète d’abord un complet noir avec gibus et cravate
blanche, comme un parfait notaire. Il fait la noce
tant qu’il a quelques sous, pour reprendre ensuite son
travail au placer.
L’engagé Hindou. — Pour cultiver les grandes propriétés, on a eu recours à des engagés Hindous, recrutés avec l’assentiment du Gouvernement Anglais. Pour une faible somme journalière, la nourriture, le costume et le logement, l’Hindou doit cinq ans de travail. En pratique,