CHAPITRE IV
tat social de la femme. — Les voyageurs
en train express représentent la femme Noire
comme une sorte de bête domestique, obéissant
et travaillant pour le mari, dont elle
est la propriété puisqu’il l’a achetée et qu’il peut en posséder
plusieurs. Pour un observateur impartial qui va au
fond des choses, cette coutume du mari d’acheter sa ou
ses femmes ne constitue pas pour celles-ci une infériorité
sociale. Quand on pénètre dans les mœurs des Noirs, on
s’aperçoit que la position de la femme n’est point aussi
malheureuse qu’on le dit, et qu’elle jouit d’une liberté
relative. Prenons comme type le ménage du Noir à Saint-Louis.
Le mari va chercher du bois, cultive quelques
parcelles de terre, pêche ou chasse. Les traitants indigènes,
aux ordres des négociants Européens, remontent
le fleuve pour faire le commerce. C’est une caste assez
élevée et qui obtient vite une position fortunée. Dans
l’intérieur du Sénégal, l’homme court le pays, ou bien
reste accroupi sur une natte au seuil de sa porte, et égrène