Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/262

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Un roi avait sept filles, remarquables par leur beauté et leurs perfections. Elles furent demandées en mariage par les rois de l’époque, mais elles refusèrent constamment de se marier. Elles paraissaient dédaigner les hommes et faire leur société de jeunes filles ou femmes de leur âge. Zohra, qui était la plus jeune, était aussi celle de toutes qui avait l’esprit le plus développé et le jugement le plus sûr.

Elle aimait passionnément la chasse, et, un jour qu’elle courait la campagne, elle rencontra sur la route, accompagné d’une vingtaine de serviteurs, un cavalier, Abou el Heïdja, qui, à sa vue, fut saisi d’un violent amour. Il n’eut de cesse qu’il n’eût satisfait sa passion.

De tous les amis d’Abou el Heïdja, Abou el Heïloukh était celui qu’il affectionnait le plus. Ce jeune homme, Abou el Heïdja et le nègre Mimoun, passaient tous trois pour les hommes les plus forts et les plus intrépides de leur temps. Il résolurent, en s’adjoignant le serviteur d’Abou el Heïloukh, de pénétrer de force dans le palais de Zohra. Ils y réussirent, après avoir traversé un long souterrain. Le palais leur parut être une merveille. L’ameublement était magnifique. Ce n’était partout que lits et coussins, riches candélabres, tapis somptueux et tables couvertes de mets, de fruits et de boissons.


« Ils attendirent dans une chambre jusqu’à la tombée de la nuit. À ce moment, une porte dérobée s’ouvrit pour donner passage à une négresse qui portait un flambeau et qui alluma tous les lustres et les candélabres, arrangea les lits, disposa les couverts, garnit les tables de toutes espèces de mets, aligna les coupes, avança les bouteilles et enfin parfuma l’air des odeurs les plus suaves.

 » Peu après parurent les vierges. Leur démarche respirait à la fois l’indifférence et la langueur. Elles s’assirent sur les divans, et la négresse leur présenta la nourriture et la bois-