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CHAPITRE II

Caractères moraux des Canaques. — Causes de l’Insurrection de 1878. — Bravoure du Canaque. — Ses armes. — Attaque du poste de la Foa. — Mort héroïque de seize guerriers. — Férocité du Canaque. — Anthropophagie. — Ses causes. — Le pilou-pilou. — Le pilou-pilou érotique. — Scènes d’anthropophagie. — Les massacres de l’Alcmène et de la Poya. — La part du Chef dans le festin de chair humaine. — La prime de l’Administration Française.



Caractères moraux du Canaque. — Le Canaque est un grand enfant, et il a les mauvais instincts de l’enfant, féroce, cruel et sans pitié ; mais c’est un homme doué comme nous du sens moral. Il se distingue par une obéissance fanatique au Chef. Celui-ci peut tout lui commander, il obéira. Il ne se croit nullement inférieur à l’homme civilisé et ne le craint pas. D’ailleurs, le colon avec qui il peut se comparer ne brille guère par la moralité. Le Canaque trouve que notre civilisation est trop compliquée, et il plaint sincèrement le Blanc de ne pouvoir vivre sans tout notre appareil administratif. Il ne nous envie que deux choses : l’alcool et nos armes à feu perfectionnées. Il est foncièrement honnête, et diffère en cela prodigieusement de l’Annamite, voleur comme une pie. Vous pouvez laisser à sa portée les choses qu’il aime le plus, les vivres, la viande, le vin, l’eau-de-vie même : il ne touchera à rien. Abandonnez sur un débarcadère les vivres destinés à un poste Européen, que le Canaque