Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/327

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marins. Et pour franchir cette énorme distance, les émigrants n’auraient disposé que de mauvaises pirogues, sans eau, sans vivres, presque sans voilure et sans boussole. L’absurdité d’une pareille hypothèse est flagrante, quand on songe qu’il a fallu au génial Christophe Colomb la boussole, la foi dans l’avenir et trois caravelles pontées, montées par les plus hardis marins d’Espagne, pour franchir la distance de Palos à San-Lucaye, qui est moindre que celle de l’Afrique à l’Australie. Non, le Nègre d’Afrique et le Nègre d’Australie sont deux races entièrement séparées.

La race Mélanésienne d’Australie est autochtone. — Faut-il se rallier à l’hypothèse de la science moderne, d’après laquelle l’Australie aurait eu sa génération particulière et croire que la race Mélanésienne y est autochtone ? C’est là la théorie de Darwin, qui admet que l’évolution naturelle a fait apparaître l’homme simultanément ou successivement sur plusieurs points du Globe. Il est un point aujourd’hui admis par la science : c’est que le continent Australien, le dernier découvert par la civilisation Européenne, est au contraire le premier en date paru au-dessus des eaux, d’après toutes les données géologiques, et les caractères de sa faune et de sa flore. Aurait-il reçu la première race humaine, ce qui donnerait du même coup la clef de son infériorité cérébrale par rapport aux autres ? Je ne me charge pas de résoudre la question, et je laisse à d’autres le problème à élucider.

Je vais essayer de prouver ici, par la différence des caractères anthropologiques, que le Noir d’Australie ne descend pas du Nègre d’Afrique. Il en diffère moins que des autres races, jaune, blanche et rouge, mais c’est tout.

Importance anthropologique de l’organe génital pour déterminer la race d’origine. — Je reviens sur une question déjà traitée. Par une pudeur mal pla-