Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/342

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la base et qui se trouvait étranlée par un phimosis assez prononcé. Il était terminé en pointe, et sa couronne fort peu accentuée. On aurait dit un pénis d’animal, plutôt que celui d’un homme. Les testicules étaient développés et prouvaient que l’homme se livrait souvent au coït. Lui ayant expressément demandé s’il n’avait jamais essayé l’entrée par la voie naturelle quand la chèvre était en rut, j’obtins la réponse suivante en langage Biche-la-Mar, qui est le sabir de la Polynésie : « Me have no, belong, me queue too large. » (Je n’ai pas pu, ma xueue était trop grosse.) Cette réponse, dénuée d’artifice et naïvement cynique, me convainquit, en effet, de l’impossibilité pour un organe humain, à cause de sa grande dissemblance avec l’organe génital du bouc, d’entrer dans la vulve longue mais étroite d’une chèvre.

Hypospadias artificiel des indigènes de Santo. — J’ai trouvé un indigène de Santo porteur d’un hypospadias artificiel, pratiqué à l’époque de la puberté par le Takata. À l’aide d’un morceau de quartz bien aiguisé, on fend l’urètre depuis le gland jusqu’à la racine des bourses, après avoir attaché le pénis sur une planchette d’écorce. On met sur la blessure une bande d’écorce fine, après avoir recouvert la plaie avec des herbes mâchées par le Takata. Cette opération bizarre force ceux qui ont été mutilés à s’accroupir pour uriner. Dans l’érection le membre devient large et plat, et au moment de l’éjaculation, le sperme sort en bavant et se répand sur les bourses. L’indigène qui présentait cette curieuse mutilation me disait qu’il n’était pas le seul et qu’il arrivait assez fréquemment qu’elle fût faite par le Takata aux sujets désignés par le Chef. Il n’a pu m’expliquer la cause de cette singulière coutume.

Ce qui est positif, c’est qu’elle provient de l’Australie, berceau d’origine de la race Néo-Hébridaise, où elle est