CHAPITRE IX
ix semaines à Tahiti. — En quittant la
Nouvelle-Calédonie pour rentrer en France,
j’obtins, comme faveur inespérée, de ne
pas embarquer sur le transport à voiles et
de revenir, au contraire, par Tahiti et l’Amérique, à
mes frais ; l’État me remboursa seulement ce qu’aurait
coûté mon passage à bord du transport. Mais je tenais à
ne pas perdre l’occasion unique de visiter cette fameuse
Nouvelle-Cythère, si célébrée par les anciens navigateurs.
Je pus, grâce à la bienveillance de l’administration
de la Marine, rester six semaines à Papeete, la capitale
de Tahiti.
Un de mes collègues, M. le docteur S***, dans la Colonie depuis trois ans, me servit de pilote et, grâce à l’obligeance avec laquelle il mit ses notes à ma disposition, ainsi qu’aux renseignements de toute sorte qu’il put me procurer, mon voyage à Tahiti ne fut pas stérile.
Le panorama de Tahiti au lever du soleil. — Le trois-mâts à voiles qui m’avait transporté de Nouméa à Papeete eut l’heureuse fortune, pour moi, d’arriver en vue de l’île dans la nuit et de n’entrer en rade que dans la matinée. J’eus ainsi l’inoubliable spectacle d’un lever de soleil, à quelques milles seulement de la côte de Tahiti.