CHAPITRE IV
’ai déjà dit que l’Annamite avait la passion du
jeu ; il a cela de commun avec le Chinois.
Le coolie et l’homme du peuple jouent leur
salaire journalier et jusqu’à leurs misérables
vêtements. La Congaï est encore plus acharnée que
l’homme, lorsque sa position sociale ne l’oblige pas à un
travail régulier qui l’absorbe. Dans les maisons de prostitution,
ces dames, en attendant la pratique, se
livrent à d’interminables parties tout en fumant leurs
cigarettes.
L’Européen qui a une Congaï comme maîtresse, apprend à ses dépens qu’elle a, comme les autres, la passion du jeu. Souvent, un jour de fête, la jeune personne, vêtue de ses plus belles robes en soie (trois ou quatre l’une sur l’autre), sans oublier les boucles d’oreilles, colliers et bracelets en or et en ambre, sort pour aller passer l’après-midi chez des amies et connaissances. Au milieu de la nuit, voici qu’elle rentre, affolée, tête nue, cheveux épars, le visage et les bras égratignés et déchirés. Ses belles robes sont remplacées par des haillons sordides.